vendredi 15 octobre 2010

Mouffok et le djihad

Une histoire émouvante raconté par un auteur français sur les premiers pas de si mouffok en guerre contre l’occupant français et comment son oncle Si Cherif ould Maghnia l’incite au djihad, un vieillard ,à la barbe longue et blanche,au visage profondément dévaste,quoique plein de feu encore,était accroupi sur le seuil du mausolée ; voici le texte; l’entretien entre les deux :

« Mouffok commença à comprendre les sombres pensées de son oncle il se dressa vivement, regarda le vieillard en face et lui dit avec une nouvelle énergie :

- je suis ton fils , sidi !...parle ! …éclaire-moi !...

- -On éclaire pas les aveugles !répliqua l’inexorable marabout en tenant son regard farouche fixé sur Mouffok. Si tu avais le cœur de ton père, tu saurais toi-même ce que Dieu te recommande ! cesse de prier ; enfant dégénéré d’une famille de guerriers !ajouta-il avec un redoublement de mépris. Tes prières sont vaines,car les chrétiens sont dans ta maison et tu fuis devant eux comme le lièvre devant le chacal !... tu pris dans le désert, car la prière du sang,seule,peut monter vers le Très-Haut quand la terre du prophète est souillé par les infidèles !...

- Le vieillard se tut, suffoqué par la colère. Tout son corps tremblait, son dos voûté s’était redressé, sa tête semblait prête à lancer l’anathème.

- Mouffok terrifié ;le regard tendu sur Ben Maghnia restait immobile,comme fasciné par celui-ci.

- Tout à coup le vieillard se leva impétueusement, darda sur Mouffok des yeux étincelants d’indignation et s’écria :

- Quand ton père mourut , assassiné par les chiens, je te donnais son poignard et son couteau !...je les mis…sur ta poitrine !...qu’as-tu fais de ces rames ?

- Mouffok, tremblant d’émotion, écarta son burnous et murmura :

- Les voila, sidi !...

- Les voila !...fit le vieillard avec un ricanement sauvage. Les voila !... et depuis la mort de ton père ; elles n’ont plus revu la lumière du jour !... et les français vivent en paix à Maghnia !... et Mouffok a dix-neuf ans…

- -Mon esprit s’ouvre à la lumière !... s’écria Mouffok avec une exaltation subite .Parle !... parle encore , Sidi !...

Le vieux Ben Maghnia, aveuglé par fureur ,s’avança vers Mouffok en lui disant :

- Rends-moi ces armes !... tu es indigne de les toucher !...

- Elles m’appartiennent ! exclama Mouffok, la tête haute.

- Non !...elles ne t’appartiennent pas !...les guerriers seuls ont le droit de porter des armes !...et Mouffok ould Maghnia n’est point un guerrier !... c’est un lâche !...Je te maudis !... eloigne toi de ma vue !

La vie sembla se retirer de Mouffok à ces paroles .Il fit deux pas en arrière, et ,saisi, plus pale qu’un mort,il resta un instant paralysé. Mais le sang empourpra presque aussitôt son visage ; un frisson visible l’agita de la tête aux pieds, et son regard s’anima d’une façon étrange. S’étant raffermi sur ses jambes,il prit vivement son couteau d’une main et son poignard de l’autre ; ainsi armé,la tête droite,avancé,il fixa ses yeux sur ceux de son oncle .

-Sidi Ben Maghnia ! dit-il,comme s’il eut ressenti qu’une transformation venait de s’opérer en lui, et avec un accent que le vieillard ne lui jamais connu. Sidi Ben Maghnia ! toi qui lit sur la figure les pensées de l’âme ;regarde-moi !... je suis Mouffok ould Maghnia !... Mouffok a-t-il le visage d’un lache ?

Une lueur de joie inexprimable rayonna sur le front du vieux Ben Maghnia.

-Dieux tout-puissant !... unique dans l’univers ! fit-il en élevant les mains au ciel,est-ce bien Mouffok ould Maghnia que je vois devant mes yeux ?..(à suivre)

lundi 4 octobre 2010

La jeunesse de Si Mouffok

Si Mouffok Marabout de naissance, entraîné d’un autre coté,par un penchant naturel,il avait passé sa première jeunesse dans les mosquées d’Oujda ;dans ces foyers de lumière,son âme ascétique et ardente s’était exaltée jusqu'au délire et à dix-neuf ans il était déjà considéré comme un inspiré. Chez les beni ouassine,les beni znassen,les msirda on ne l’appelait que le jeune Taleb. Il aimait passionnément la vie contemplative ; souvent il quittait les mosquées d’Oujda et s’en allait à travers les montagnes, s’arrêtant dans toutes les tribus qu’il rencontrait sur ses pas,il se rendit dans des marabouts et se mit à prier à chaque fois.

jeudi 30 septembre 2010

Si Mouffok ould Maghnia

Si Mouffok est né vers 1816,il était un grand savant,de haute noblesse religieuse,celle de premier ordre chez les musulmans et descendait d’une femme illustre par son savoir et sa sainteté Lalla-Maghnia,plus jeune que l’émir Abdelkader de quelques années,un des compagnons fidèle de l’émir et faisait partie de tous ses conseils,un chef avoué fidèle au croyances islamiques,il ne voulu jamais rentrer sur le territoire souillé de la présence de l’occupant français. Emigré pour le djihad chez les Beni Znassen au lieu dit Ain Reggada d’où il tenait son camp de guerre sainte. Il était de taille moyenne, sa figure régulière jusqu’à la beauté,son teint mat plutôt que pâle,sa barbe rare et fine,ses yeux noirs,doux dans leur éclat,surtout la petitesse de ses mains et de ses poignets nerveux,tout portait en lui un cachet de suprême aristocratie. C’était une de ces natures qui s’imposent au vulgaire, alliées à l’intelligence mise au service d’une volonté énergique ou d’une idée dominante. Mort Chahid, assassiné à Tlemcen le 21 novembre 1855 sur les ordres du capitaine Doineau.

samedi 25 septembre 2010

La zaouia

La zaouïa de Lalla Maghnia se composait de plus de cent tentes,elle était placée juste à la sortie du fort romain coté ouest où arrivait un ruisseau sous ces murs provenant du barrage construit par le fils unique de lalla Maghnia, les gueffafs formaient le principal de la zaouïa,ils habitaient le lit de l’oued ouerdefou de bled chahba à la frontiere marocaine. Apres 1844 la zaouïa toute entière à été déplacée à Reggada au Maroc oriental par son chef Si Mouffok ,les français établissent leur caserne à sa place .

lundi 20 septembre 2010

Waada

Le cimetière est envahi par une multitude en guenilles. Des feux s’installent, des cuisines s’improvisent dans les intervalles étroits qui séparent les sépultures de tant d’êtres disparus. On marche en trébuchant entre les jambes d’animaux qui s’étirent, se roulent sur le sable, à coté de groupes accroupis ou de gens affairés par les apprêts d’un festin. on se heurte aux objets de toute sorte qui traînent pèle-mêle sur le col :amphores remplies de beurre,outres velues toutes gonflées d’eau,sacoches bourrées de farines,plateau de bois grossier,poteries enfumées,et le pied foule des loques salies,effilochées,racornies,des lambeaux de couvertures à larges rayures noires,des bats de mulets souillés de graisse,des brides recousues,des harnachements rapiécés. Le tumulte s’accroît à mesure que grossit la foule. C’est une confusion de voix enfantines et de paroles graves entrecoupées par le bêlement des chèvres qu’on égorge ou par des braiments d’ânes heureux d’être délivrés de leurs fardeaux. Les groupes se resserrent autour des grands quartiers de viande rôtie et des plateaux chargés de couscous, de tadjins et de galettes de miel. Les plats circulent, les notables d’abord se rassasient, ensuite les humbles, enfin les serviteurs. De jolis enfants, adorablement encapuchonnés, laissent apercevoir leurs grands yeux noirs ; ils se tiennent au milieux de la fête presque sans bouger, rêvant à la part qui pourra leur revenir de ces bons morceaux lorsque leur tour sera venu. Leurs visages sont sérieux, leurs mouvements graves. Ils ont déjà la dignité. Leur grâce enfantine est mélangée d’une précoce mélancolie et d’une sorte d’indifférence initiée de leurs pères, hommes circonspects.

samedi 18 septembre 2010

La koubba

La koubba de lalla-Maghnia : un but de pèlerinage, une halte pour les voyageurs, un rendez-vous pour certaines fêtes appelées Waadas, elle est posée comme un oiseau blanc sur une éminence de terre rougeâtre et nue. De prés c’est un petit temple carré, barbouillé de chaux, couronné d’un dôme assez pur de lignes et placé juste au milieu d’un cimetière. A l’intérieur figurent des sarcophages de plusieurs vertueux marabouts. Celui de Lalla-Maghnia est enfermé dans une boiserie à jour, grand coffre peinturé d’arabesques grossières et pompeusement surmonté en brocart d’or, dont les hampes avec leurs croissants, avec leurs boules ciselées vont toucher le sommet de la coupole. Au dehors et tout autour de la koubba s’échelonnent les humbles pierres tombales de la foule des morts, enterrés les visages tournés vers la Mecque. Aucune épitaphe. Quelques pierres plus élevées que les autres sont l’objet d’une vénération spéciale. Parfois le soir à la porte de la koubba brillent les feux qu’allument des arabes fatigués décidés à passer la nuit sous l’hospitalité sainte de ses meurs. C’est à cette koubba que s’accomplissent les vœux qui se terminent par des serments la plupart des contestations et que se porte en masse aux jours de calamité publique, une foule anxieuse pour faire de solennelles invocations.

mercredi 15 septembre 2010

Origine de Lalla-Maghnia

Lalla-Maghnia appartenait aux Ouled Mellouk fraction de la tribu de Beni Ouassine, cette tribu qui est fixé sur la rive ouest de la Mouillah jusqu’à sidi Boujenane compte cinq cent tentes (khaimas) et trois cent cavaliers, ils rentrèrent dans le tel chez les Ben Ouassine après la mort de leur cheikh Aissa Ould Brahim tué prés du chott chergui où ils passaient l’hiver, ils payaient l’impôt aux turcs depuis que ces derniers avaient etabli leur domination dans la région de Tlemcen. La légende raconte que les Ouled Mellouk eurent pour ancêtre un saint personnage nommé Sidi Talha Ben El Moudhaffar,lequel s’installa avec ses sept fils dans les vallées comprises entre l’ouest de Tlemcen et l’embouchure de la Melouia, ce fût vers la fin du14° siecle,pendant cette periode vers 1358 A.J le prince Abdelouadite Abou Hammou plaça les Maakils Doui Obeid Allah parmi lesquels se trouvaient les Ouled Mellouk,Ouled Ali Belhamel,les Djaouna,les Ghossels…il les cantonna entre Tlemcen et Oujda pour ce protéger contre les mérinides.
A noter qu’il existe à nos jours un Douar prés de Chebikia appelé Douar ouled Mellouk.

samedi 21 août 2010

Lalla-Maghnia

Lalla-maghnia est une femme illustre pour son savoir et sa sainteté, elle est née vers 1755 à legfef ,fille de Ben Abderrahmane, elle appris le coran et les études religieuses dès son enfance et institua une zaouïa et donna des leçons qui furent très suivies, ou vinrent s’instruire d’illustres Tolbas,savants religieux,cette zaouïa se composait de plus de cent tentes(khaima),elle participait du privilège exceptionnel de la famille qui l’avait créée, le bey d’oran lui-même payait un droit de visite religieuse quand il passait à Maghnia.Hajja Maghnia avait fait deux fois le pèlerinage de la Mecque ; elle se maria avec un homme de grande vertu, dont elle n’est qu’un fils qui hérita de son influence et l’accrut par de grands travaux agricoles et hydrauliques. Le fils laissa lui-même trois enfants, dont l’ainé fût le père du célèbre Moffok.Elle mourut vers 1795 dans un âge peu avancé (40 ans) sur les bords d’oued Mouillah,on mit son corps sur une chamelle blanche qui marcha droit devant elle et s’arrêta sur le lieu où se trouve actuellement son koubba, c’était l’emplacement même de la tente de Lalla-Maghnia.