mardi 26 décembre 2017
lundi 18 novembre 2013
carte romaine
Le fort romain
« En 1843, …, le castrum Lella-Magrnia se présentait sous la forme d’un rectangle de 400 sur 250 mètres de côtés. Un large fossé qui existait encore en déblai dans certaines parties entourait cette enceinte. Quatre portes flanquées de deux tours carrées occupaient le milieu des cotés. D’autres tours carrées servaient de flanquement de dix mètres en dix mètres, et une tour de même forme se trouvait à chacun des quatre angles. A l’intérieur, des bâtiments voûtés régnaient tout le long des côtés du camp, et des amas de matériaux et de pierres de taille accusant la forme de voussoirs indiquaient l’existence de puissantes constructions régulièrement disposées, de manière à laisser entre elles des passages aboutissant à un carrefour, au centre duquel on remarquait un bâtiment principal enfoui dans la terre jusqu’à la naissance des voûtes qui se montraient seules au-dessus du sol.
En dehors du camp existaient des débris confus de peu d’importance, qui n’attestaient nullement l’existence d’une ville, mais plutôt les dépendances de l’établissement principal.
Tel était le gisement de ces ruines remarquables, et dans cette description fidèle, il est impossible de méconnaître ses Casta stativa que, dans sa puissante synthèse, le peuple romain appliquait, à quelques modifications près, à toutes les contées soumises à sa vaste domination. On y retrouve les portes prétoriènnes et décumanes , le valum, le prétoire, le forum, et le questrium.
On trouva dans les fouilles un grand nombre de moulins à bras, des débris d’armes et une statuette coulée en bronze représentant Rome assise, couronnée de tours, tenant à la main une lance. Cette statuette était sans nul doute une enseigne militaire, ainsi que l’indique suffisamment l’encastrement de l’extrémité de la hampe que le fondeur avait ménagé dans le bronze.
Mais les découvertes les plus importantes consistent dans les inscriptions que les fouilles ont mises au jour, parmi lesquelles nous choisissons les suivantes que nous croyons inédites.
Voici l’explication que je propose pour le N° 1, e, restituant à la 2° et à la 3° ligne SEV. ALEXANDER PIVS.
« L’empereur César, Marc-Aurèle, Sévère Alexandre l’heureux, l’Auguste, Père de la patrie, fils du grand Antonin, petit-fils du divin Sévère, a fait poser de nouveaux milliaires, par les soins de Titus Elius Decrianus, son procurateur, grand prêtre de Sévère.
« Distance au prochain milliaire, deux milles. »
La deuxième inscription offre à la première et à la deuxième ligne des difficultés assez grandes dont nous n’avons pas à nous occuper pour l’objet de nos recherches. Que ces inscriptions soient du règne d’Eliogabale ou d’Alexandre, la différence est peu de chose : Elles n’expriment pas mois l’une et l’autre qu’au temps de l’un de ces deux empereurs, qui se trouvait certainement sur la grande voie de communication de la Tingitane à la Numidie proconsulaire, et qui avait assez d’importance pour être le point d’intersection de cette voie principale avec d’autres voies transversales et secondaires.
Quant au monosyllabe Syr que l’on trouve aux dernières lignes des deux inscriptions, il me paraît donner le nom de la localité, nom que je n’ai trouvé sur aucun itinéraire, en sorte que deux bornes milliaires découvertes l’une et l’autre à Lella-Magrnia donneraient la distance de ce point, nommé Syr chez les anciens, aux stations les plus voisines sur la grande voie et les voies secondaires qui venaient y aboutir. Je soumets en tout cette explication à l’examen de MM. Les membres de la société.
Quoi qu’il en soit, nous avons le droit de conclure de l’existence de ces monuments que le camp romain établi à Lella-Magrnnia était antérieur à l’époque d’Alexandre Sévère ; or, ainsi nous l’avons établi dans la première partie de cet article, la Mauritanie Césarienne ne subit de transformation politique radicale que durant le temps qui s’écoula entre le règne d’Auguste et celui de Claude Ier. C’est donc vers la première moitié du Ier siècle de notre ère qu’il faut placer l’établissement des camps dont nous observons les ruines,…
L’axe, passant par les ports prétoriennes et décumanes, se prolonge dans le sens de la longueur de la plaine d’Oujda, que le camp était destiné à observer."
Maghnia sous l’ère romain
Existence de Maghnia
vendredi 15 octobre 2010
Mouffok et le djihad
Une histoire émouvante raconté par un auteur français sur les premiers pas de si mouffok en guerre contre l’occupant français et comment son oncle Si Cherif ould Maghnia l’incite au djihad, un vieillard ,à la barbe longue et blanche,au visage profondément dévaste,quoique plein de feu encore,était accroupi sur le seuil du mausolée ; voici le texte; l’entretien entre les deux :
« Mouffok commença à comprendre les sombres pensées de son oncle il se dressa vivement, regarda le vieillard en face et lui dit avec une nouvelle énergie :
- je suis ton fils , sidi !...parle ! …éclaire-moi !...
- -On éclaire pas les aveugles !répliqua l’inexorable marabout en tenant son regard farouche fixé sur Mouffok. Si tu avais le cœur de ton père, tu saurais toi-même ce que Dieu te recommande ! cesse de prier ; enfant dégénéré d’une famille de guerriers !ajouta-il avec un redoublement de mépris. Tes prières sont vaines,car les chrétiens sont dans ta maison et tu fuis devant eux comme le lièvre devant le chacal !... tu pris dans le désert, car la prière du sang,seule,peut monter vers le Très-Haut quand la terre du prophète est souillé par les infidèles !...
- Le vieillard se tut, suffoqué par la colère. Tout son corps tremblait, son dos voûté s’était redressé, sa tête semblait prête à lancer l’anathème.
- Mouffok terrifié ;le regard tendu sur Ben Maghnia restait immobile,comme fasciné par celui-ci.
- Tout à coup le vieillard se leva impétueusement, darda sur Mouffok des yeux étincelants d’indignation et s’écria :
- Quand ton père mourut , assassiné par les chiens, je te donnais son poignard et son couteau !...je les mis…sur ta poitrine !...qu’as-tu fais de ces rames ?
- Mouffok, tremblant d’émotion, écarta son burnous et murmura :
- Les voila, sidi !...
- Les voila !...fit le vieillard avec un ricanement sauvage. Les voila !... et depuis la mort de ton père ; elles n’ont plus revu la lumière du jour !... et les français vivent en paix à Maghnia !... et Mouffok a dix-neuf ans…
- -Mon esprit s’ouvre à la lumière !... s’écria Mouffok avec une exaltation subite .Parle !... parle encore , Sidi !...
Le vieux Ben Maghnia, aveuglé par fureur ,s’avança vers Mouffok en lui disant :
- Rends-moi ces armes !... tu es indigne de les toucher !...
- Elles m’appartiennent ! exclama Mouffok, la tête haute.
- Non !...elles ne t’appartiennent pas !...les guerriers seuls ont le droit de porter des armes !...et Mouffok ould Maghnia n’est point un guerrier !... c’est un lâche !...Je te maudis !... eloigne toi de ma vue !
La vie sembla se retirer de Mouffok à ces paroles .Il fit deux pas en arrière, et ,saisi, plus pale qu’un mort,il resta un instant paralysé. Mais le sang empourpra presque aussitôt son visage ; un frisson visible l’agita de la tête aux pieds, et son regard s’anima d’une façon étrange. S’étant raffermi sur ses jambes,il prit vivement son couteau d’une main et son poignard de l’autre ; ainsi armé,la tête droite,avancé,il fixa ses yeux sur ceux de son oncle .
-Sidi Ben Maghnia ! dit-il,comme s’il eut ressenti qu’une transformation venait de s’opérer en lui, et avec un accent que le vieillard ne lui jamais connu. Sidi Ben Maghnia ! toi qui lit sur la figure les pensées de l’âme ;regarde-moi !... je suis Mouffok ould Maghnia !... Mouffok a-t-il le visage d’un lache ?
Une lueur de joie inexprimable rayonna sur le front du vieux Ben Maghnia.
-Dieux tout-puissant !... unique dans l’univers ! fit-il en élevant les mains au ciel,est-ce bien Mouffok ould Maghnia que je vois devant mes yeux ?..(à suivre)
lundi 4 octobre 2010
La jeunesse de Si Mouffok
Si Mouffok Marabout de naissance, entraîné d’un autre coté,par un penchant naturel,il avait passé sa première jeunesse dans les mosquées d’Oujda ;dans ces foyers de lumière,son âme ascétique et ardente s’était exaltée jusqu'au délire et à dix-neuf ans il était déjà considéré comme un inspiré. Chez les beni ouassine,les beni znassen,les msirda on ne l’appelait que le jeune Taleb. Il aimait passionnément la vie contemplative ; souvent il quittait les mosquées d’Oujda et s’en allait à travers les montagnes, s’arrêtant dans toutes les tribus qu’il rencontrait sur ses pas,il se rendit dans des marabouts et se mit à prier à chaque fois.